Samantha Nixon - St. Lucia, Australie

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Samantha Nixon a suivi le Programme du diplôme de l’IB à la Queensland Academy for Science, Mathematics and Technology. Elle est actuellement chercheuse à l’Institut des biosciences moléculaires de l’Université du Queensland, où elle étudie comment le venin des araignées peut être utilisé dans la lutte contre les maladies parasitaires ayant une incidence sociale et économique majeure en Australie.

Qu’est-ce qui vous a poussée à préparer le diplôme du Baccalauréat International ? Qu’est-ce qui vous a plu dans le programme ?

Je voulais à la fois un programme scientifique ambitieux et étudier des langues, et l’IB répondait à ces deux critères. Dans la mesure où je tenais aussi à pratiquer des activités extrascolaires, le programme créativité, activité, service (CAS) me paraissait tout indiqué. De plus, le système semblait équitable. Dans le Queensland, les élèves de votre classe tout comme votre établissement scolaire ont une influence sur vos résultats, alors qu’à l’IB, tout repose sur votre réussite personnelle. J’ai également trouvé que les cours étaient très bien présentés, avec des programmes clairs, ce qui m’a été très utile pour planifier mes études.

Lorsque vous étiez élève de l’IB, comment avez-vous orienté vos études dans le cadre du Programme du diplôme afin qu’elles correspondent à vos centres d’intérêt ? Quels cours vous ont été les plus utiles ?

Mes matières préférées étaient le mandarin, la biologie et l’anglais. J’ai aimé pouvoir me concentrer sur les cours qui me plaisaient le plus et dans lesquels je réussissais bien, tout en allégeant un peu la charge de travail dans les cours que je trouvais plus difficiles. Cela m’a aidée à gérer le stress du Programme du diplôme. J’avais un réel intérêt pour la médecine, la biochimie, les neurosciences et l’écologie, et ayant pu conjuguer mes études et mes passions, les cours me semblaient beaucoup plus ludiques et pertinents. Ces cours m’ont aussi permis d’obtenir des crédits dans certaines matières et d’accélérer ainsi mes études à l’université. J’étais en effet déjà dotée d’un solide bagage dans un grand nombre de matières.

Parlez-nous de votre travail actuel. À quel moment avez-vous su que vous souhaitiez poursuivre cette voie ?

J’ai toujours voulu faire quelque chose pour améliorer la vie de celles et ceux qui connaissent la pauvreté. Je suis passionnée par les produits issus du milieu naturel et je les étudie dans le but de trouver des applications médicales. Les venins constituent une formidable ressource naturelle. Il s’agit d’une substance toxique sécrétée par une glande spécialisée qui joue un rôle important dans les stratégies de prédation, de défense et de dissuasion. Je fais actuellement des recherches à l’Université du Queensland sur les produits naturels à base de venin d’araignée comme nouveaux traitements contre les parasites des ovins.

Dans le cadre de mes recherches, j’ai identifié un composé du venin de tarentule du Brésil qui pourrait être prometteur. Nous avons aussi découvert que ce composé était potentiellement actif contre la filaire de Malaisie (Brugia malayi), un parasite humain, et c’est d’autant plus passionnant. Ce ver parasite est l’un des agents responsables d’une maladie tropicale négligée, la filariose lymphatique, qui touche 120 millions de personnes dans le monde et provoque une maladie dévastatrice appelée éléphantiasis.

Le plus intéressant est que ce composé ne semble pas avoir de toxicité pour les mammifères, il pourrait donc se révéler potentiellement utile sur le plan clinique.

Qui vous a le plus inspirée lorsque vous étiez élève de l’IB ? Avez-vous eu un mentor ou un enseignant qui vous a laissé une forte impression positive ?

J’ai eu la chance d’avoir plusieurs excellents enseignants pendant ma scolarité. Ils donnaient beaucoup de leur temps pour aider les élèves, corriger les examens d’entraînement, répondre aux questions et remplir leur mission de tutorat. Ma superviseure de mémoire m’a beaucoup appris sur le travail de recherche et la rédaction, et elle m’a vraiment poussé à exercer mon sens critique et à élargir mon horizon. Les cours de mes enseignants d’anglais étaient tout aussi instructifs que ludiques. Je dois aussi beaucoup à mon enseignant de chinois, qui ne m’a jamais abandonnée. Au départ, je savais à peine compter jusqu’à dix, et aujourd’hui, je peux me débrouiller seule en Chine.

Le mémoire, la théorie de la connaissance (TdC) et le programme CAS vous ont-ils préparée pour l’université ? Vous ont-ils permis de développer des compétences qui vous sont utiles encore aujourd’hui ?

Le mémoire a été de loin ma partie préférée. Mon premier choix de sujet portait sur le droit international, puis j’ai réalisé que je voulais étudier les sciences. Comme il était trop tard pour modifier mon sujet de mémoire, j’ai décidé d’étudier les conséquences sociopolitiques du colonialisme français et belge dans le génocide rwandais de 1994. Ce sujet était véritablement passionnant, c’est ce qui fait que je n’ai pas vécu mon travail de recherche et l’écriture de mon mémoire comme une corvée. Le mémoire m’a bien préparée à l’université, car je fréquentais déjà les bibliothèques de l’Université du Queensland et j’étais habituée à lire des articles universitaires quand j’ai commencé mes études supérieures. En sciences, vous devez lire quotidiennement des articles universitaires pour suivre les recherches dans votre domaine, le mémoire s’est donc révélé être très utile. Sans compter que c’est une excellente préparation pour ceux qui envisagent la rédaction d’une thèse !

Quels conseils donneriez-vous aux élèves de l’IB qui envisagent une carrière telle que la vôtre ?

Si les sciences vous intéressent, lancez-vous ! Je vous conseillerais sans hésiter de choisir chimie ou physique pour vous assurer des bases solides avant d’entrer à l’université, mais si vous étudiez la physique, par exemple, et que vous sentez que ce n’est pas pour vous, ce n’est pas grave ! Les sciences permettent une grande flexibilité, il est donc tout à fait possible de passer d’un domaine à l’autre. Posez des questions et développez votre pensée critique ainsi que votre capacité à résoudre les problèmes. Tout cela est essentiel. La collaboration joue aussi un rôle important dans les sciences. Il peut donc s’avérer très utile de maîtriser une deuxième langue quand vous travaillez avec des personnes du monde entier !

Le meilleur conseil que je puisse vous donner est de trouver de bons superviseurs. Votre expérience de recherche en dépend, que ce soit dans le cadre de votre mémoire ou d’un laboratoire de recherche universitaire. Vous devez trouver une personne à la fois exigeante et capable de vous soutenir si vous en avez besoin. Personnellement, j’ai eu la chance d’avoir d’excellents mentors tant dans le cadre du Programme du diplôme, à savoir ma superviseure de mémoire et mes enseignants, que dans mon projet de recherche actuel.

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