Apiorkor Seyiram Ashong-Abbey a obtenu son diplôme de l’IB à la Tema International School au Ghana. Elle s’est ensuite rendue aux États-Unis pour commencer ses études universitaires au Lafayette College, puis est retournée dans son pays natal pour étudier à l’Université du Ghana. Elle travaille à présent dans le domaine des médias. Dans son temps libre, elle est également une poète reconnue, une créative et une militante. Apiorkor Seyiram est l’auteure d’un recueil de poèmes intitulé The Matriarch’s Verse, un ouvrage qui cherche à célébrer, souligner et remettre en cause l’identité ghanéenne au XXIe siècle. Elle y présente sa propre perspective, celle d’une enfant de la troisième culture.
Qu’est-ce qui vous a poussée à préparer le diplôme du Baccalauréat International ?
Mon établissement de deuxième cycle du secondaire proposait le Cambridge IGCSE et le Programme du diplôme de l’IB. Dès le départ, le choix de ce dernier m’a semblé tout naturel.
À l’époque, j’avais beaucoup entendu parler de la modernité du programme, de son intensité et de sa rigueur, ainsi que de son potentiel transformateur. On disait que les détenteurs du diplôme de l’IB étaient parfaitement équipés pour continuer à apprendre tout au long de leur vie et devenir des citoyens mondiaux à part entière.
À l’âge de 17 ans, j’étais passionnée par l’éducation et l’acquisition de connaissances. Mon cœur s’emballait à l’idée de suivre le Programme du diplôme, car, moi aussi, je rêvais d’un apprentissage permanent et d’une citoyenneté mondiale. Cependant, en dépit de mon enthousiasme, je ne comprenais pas encore pleinement ce que le diplôme de l’IB allait m’apporter à l’avenir.
Et pourtant, il m’a offert bien plus que des crédits de niveau supérieur pour l’université. Grâce à la théorie de la connaissance (TdC), le programme créativité, activité, service (CAS) ou encore la structure même du Programme du diplôme, l’IB m’a permis de développer ma capacité à penser de façon critique, à analyser des situations, à ne pas juger sur les apparences, à avoir un esprit curieux et à vivre en harmonie avec ma société et mon environnement. J’ai appris à tenir compte de la culture et de l’effet que celle-ci peut avoir sur la psychologie d’une société, et à ne jamais oublier que mes privilèges me confèrent la responsabilité d’apporter une contribution à ma communauté et à son développement. Ces trésors de sagesse m’ont également enseigné l’humilité, en m’encourageant à apprendre de chaque personne, de chaque chose et de chaque situation rencontrée, même bien après l’obtention de mon diplôme de l’IB.
Qui vous a le plus inspirée lorsque vous étiez une élève de l’IB ?
Sans vouloir discréditer le reste de mes enseignants ou leur manquer de respect, je dois dire que l’enseignant qui m’a le plus inspirée a été Isaac Darko. M. Darko était mon enseignant d’anglais A1 au niveau supérieur (NS).
J’étais une élève polyvalente, dotée de talents variés et de nombreux intérêts. Il était donc difficile pour mes proches (et moi-même) de deviner quelle serait ou devrait être ma destinée. Et pourtant, M. Darko pouvait me lire et m’analyser aussi facilement qu’un texte d’anglais A1. Bien avant qu’il ne devienne mon enseignant, j’étais déjà excellente en langue et littérature anglaise. C’est cependant lui qui a découvert ma rare capacité à déconstruire n’importe quel texte. Il était toujours très animé en classe et il était impossible de ne pas être fasciné par son esprit. Je voulais maîtriser la langue anglaise tout comme lui. Je voulais être en harmonie avec mes émotions pour pouvoir ressentir les sentiments de personnages fictionnels. Je voulais pouvoir écrire un poème très technique en moins d’une dizaine de minutes. Je voulais pouvoir appliquer les leçons tirées de la littérature à tous les aspects de ma vie et de mon apprentissage. M. Darko m’a aidée à vouloir devenir (et finalement à devenir) toutes ces choses.
Il est devenu à la fois mon ami et mon grand frère. Nous aimions tous deux Dieu et la musique. Avec d’autres élèves, nous avons donc créé un groupe de gospel au sein de l’établissement, qui existe encore aujourd’hui. Je ne pourrai jamais oublier un tel homme !
Quel parcours avez-vous suivi pour arriver là où vous en êtes aujourd’hui ?
Après l’IB, je me suis retrouvée au Lafayette College aux États-Unis, puis à l’Université du Ghana. Mon diplôme de l’IB m’a permis de suivre des cours de deuxième et de troisième année, grâce aux crédits que j’avais accumulés. J’ai donc pu explorer différents domaines de la connaissance, à un rythme bien plus rapide que mes pairs. Cela m’a permis de découvrir mes passions très tôt, ce qui m’a ensuite aidé à m’épanouir et à apprendre à me connaître.
Aujourd’hui, je travaille dans le domaine des médias au Ghana, pour l’une des sociétés de presse les plus importantes du pays, en tant que productrice déléguée, présentatrice et responsable des événements. Par ailleurs, je suis une poète primée, une créative versatile, une écrivaine, une éditrice, une conceptrice-rédactrice, une enseignante et une consultante. J’exerce un rôle de mentor auprès des jeunes et je milite pour l’égalité des sexes et la culture. Je suis également une épouse, une mère, une rêveuse et une voyageuse. Toutes ces casquettes sont évidemment bien lourdes à porter, mais le Programme du diplôme, avec toute son intensité et sa rigueur, m’a permis d’en supporter la charge. Cette multitude de rôles et d’identités que j’ai accumulée au cours du temps m’a donné une certaine sagesse que j’ai ensuite intégrée dans mon tout premier recueil de poèmes, The Matriarch’s Verse.
Quels conseils donneriez-vous aux élèves de l’IB ?
Le Programme du diplôme de l’IB m’a appris que personne ne détient le monopole de la connaissance. Il est donc dans mon intérêt de garder une certaine ouverture d’esprit et de tirer des enseignements du nouveau-né, comme de la femme âgée sur son lit de mort ou du milliardaire, comme du colporteur qui travaille dans les rues d’Accra, ma ville natale. Je me suis également aperçue qu’il était à mon avantage de faire tout mon possible pour aider ceux qui sont moins chanceux que moi à faire entendre leur voix et à partager leur savoir. Je suis persuadée que ces leçons ont orienté mon parcours éducatif et ont fait de moi une apprenante permanente ainsi qu’une citoyenne mondiale à part entière.
J’aimerais inviter les élèves du Programme du diplôme à prendre conscience de la chance qu’ils ont de suivre ce programme. Il nous est parfois difficile de nous rendre compte de la façon dont une chose pourra influencer notre avenir (de manière positive) lorsque l’on n’a aucune idée de ce à quoi l’avenir ressemblera et de ce qu’il nous apportera. Néanmoins, faites confiance au processus, à vos enseignants et prenez en main votre propre apprentissage. Utilisez cette occasion pour apprendre tout ce que vous pourrez. Lisez énormément. Posez des questions. Remettez en cause les réponses et les théories. Faites-vous de bons amis. Apprenez d’eux. Assistez à des leçons auxquelles vous n’êtes pas inscrits et apprenez de nouvelles choses. Dansez. Chantez. Faites du théâtre. Jouez d’un instrument. Défendez des causes justes. Soyez un chef de file parmi les élèves. Liez-vous d’amitié avec les agents de sécurité, les gardiens, le personnel de cuisine et les chauffeurs. Discutez avec votre chef d’établissement et le personnel administratif. Voyagez. Mangez quelque chose de nouveau. Incarnez ce que le Programme du diplôme représente.
En bref, vivez et apprenez pleinement, et assurez-vous de devenir des apprenants permanents et des citoyens mondiaux à part entière.