Amy Wu a obtenu le diplôme du Baccalauréat International en 2015 au St Cuthbert’s College à Auckland, en Nouvelle-Zélande. Aujourd’hui, elle étudie les sciences de la santé et la chimie à l’Université Northeastern de Boston, dans le Massachusetts, aux États-Unis.
Qu’est-ce qui vous a poussée à préparer le diplôme du Baccalauréat International ?
J’ai décidé de préparer le diplôme de l’IB quand je suis entrée en 11e année au St Cuthbert’s College. Nous avions le choix entre deux filières : le NCEA (le certificat national de fin d’études, qui correspond au diplôme officiel du secondaire en Nouvelle-Zélande) et le Programme du diplôme. Ce qui m’a tout de suite plu, c’est la nature multidimensionnelle du programme. Cela m’a permis de laisser toutes les portes ouvertes avant de décider ce que je voulais faire après la fin de mes études secondaires. Le parcours éducatif proposé par le Programme du diplôme donne aux élèves la possibilité d’explorer différents domaines, d’éveiller leur curiosité, de trouver leur équilibre, d’exercer leur pensée critique et de mener leur exploration scolaire.
Lorsque vous étiez élève de l’IB, comment avez-vous orienté vos études dans le cadre du diplôme du Baccalauréat International afin qu’elles correspondent à vos centres d’intérêt ?
Avant même de commencer le Programme du diplôme, j’avais déjà une idée de ce que je ferai après mes études secondaires, à savoir intégrer un cursus scientifique (ou peut-être suivre des études de médecine), j’ai donc choisi mes cours en fonction de cela. En même temps, je voulais aussi me laisser la chance d’explorer d’autres possibilités. J’ai choisi les cours de chimie et de biologie du niveau supérieur (NS), mais aussi français et économie. Je savais que je ne continuerais pas à l’université, mais ces matières m’intéressaient vraiment. Avec le recul, je me rends compte que chaque cours m’a beaucoup apporté. Les cours de sciences m’ont donné une formidable base de connaissances sur laquelle je me suis appuyée à l’IB comme à l’université, alors que des cours comme la littérature anglaise, le français, les mathématiques ou l’économie m’ont permis de voir le monde sous plusieurs angles.
Le mémoire, la théorie de la connaissance (TdC) et le programme CAS vous ont-ils préparée pour l’université ? Vous ont-ils permis de développer des compétences qui vous sont utiles encore aujourd’hui ?
C’est grâce au mémoire que j’ai acquis les compétences de base en recherche scientifique, des compétences que j’ai utilisées tout au long de mon travail dans le laboratoire de recherche. Le mémoire m’a également appris à exprimer efficacement mes idées, et il a probablement été la meilleure préparation pour mes recherches de premier cycle ici à Northeastern.
Le programme créativité, activité, service (CAS) a été l’une des composantes, parmi tant d’autres, qui m’ont permis d’élargir mes horizons et d’utiliser mes connaissances en dehors du cadre scolaire. Qu’il s’agisse de développer une entreprise en démarrage ayant participé au défi des jeunes entreprises lancé par la Lion Foundation, de représenter l’équipe des moins de 17 ans d’Auckland aux championnats régionaux de basket-ball de Nouvelle-Zélande ou de faire du bénévolat à la maison de retraite Elizabeth Knox, les occasions pour apprendre à développer mes compétences intra et interpersonnelles n’ont pas manqué.
La théorie de la connaissance (TdC) a probablement été la partie la plus agréable du Programme du diplôme. C’est aussi le cours qui m’a enseigné les compétences les plus importantes, que j’utiliserai tout au long de ma vie professionnelle. La TdC m’a certes appris à penser de manière critique et à envisager différentes situations sous plusieurs angles, mais elle m’a aussi permis d’être parfaitement à l’aise avec les idées ambitieuses dans le milieu universitaire. Il existe une dichotomie entre ce que nous pensons savoir et ce que nous savons réellement, et la TdC m’a permis de repousser les limites toujours plus loin, au-delà de la compréhension superficielle des choses.
Parlez-nous de votre travail actuel. À quel moment avez-vous su que vous souhaitiez poursuivre cette voie ?
Je suis actuellement des études de premier cycle à l’Université Northeastern de Boston, et je me spécialise en sciences de la santé et en chimie. J’envisage de m’inscrire en médecine dans quelques années, et j’aimerais me spécialiser en psychiatrie ou en pédiatrie. Depuis l’année dernière, je travaille dans le laboratoire de l’université sur la reconnaissance et la tolérance des dommages de l’ADN. Nous étudions les réponses cellulaires au stress génotoxique d’un point de vue biochimique. En ce moment, je participe au travail de recherche d’un doctorant sur le clamp β. Notre objectif est d’obtenir des informations sur la processivité de cette protéine indispensable à la réplication, à la tolérance aux dommages et à la réparation de l’ADN.
J’ai toujours su que j’étudierai la médecine. C’est un domaine en perpétuelle évolution qui implique inévitablement un apprentissage tout au long de la vie. La médecine porte en elle la possibilité d’aider les autres et de résoudre les problèmes en s’engageant auprès des personnes. Cependant, je n’aurais jamais pensé m’orienter vers la recherche après mon diplôme de fin d’études secondaires jusqu’à ce que je termine mon mémoire en biologie. J’ai développé un goût pour la formulation d’hypothèses, la pensée créative ou encore l’apprentissage par tâtonnement, ce qui m’a permis de découvrir de nouvelles informations que je n’aurais jamais pu apprendre dans un manuel scolaire. Je tiens à remercier le superviseur de mon mémoire, ainsi que toutes les personnes qui m’ont soutenue dans cette épreuve. Merci d’avoir éveillé ma curiosité et ma passion pour la recherche scientifique !
Qui vous a le plus inspirée lorsque vous étiez élève de l’IB ? Avez-vous eu un mentor ou un enseignant qui vous a laissé une forte impression positive ?
Tous les enseignants de l’IB qui m’ont accompagnée au St Cuthbert’s College ont été pour moi une source d’inspiration, et ils le seront toujours. Ce sont tous des professionnels de l’éducation compétents et qualifiés qui ont un don pour nourrir la curiosité intellectuelle et encourager les élèves lorsqu’ils s’intéressent à un sujet, et qui sont toujours là pour les aider dans leur apprentissage. Apprendre avec eux a toujours été un plaisir, et je ne les remercierai jamais assez pour tout ce qu’ils ont fait !
Avez-vous rencontré des obstacles dans votre éducation, vos études ou votre carrière ? De quelle manière les avez-vous surmontés ?
Tout au long du deuxième cycle du secondaire, j’ai jonglé entre l’école, les activités extrascolaires, le sport et diverses obligations. Ces années-là ont aussi été une épreuve pour moi, car notre famille a été confrontée à la maladie. J’étais très anxieuse pendant cette période de ma vie. Cela n’a pas été simple, mais avec le recul, ces moments de trouble ont influencé mes choix de carrière et m’ont appris la résilience, une qualité que je n’aurais probablement pas acquise autrement. Ces expériences de vie, aussi cliché que cela puisse paraître, façonnent réellement notre manière de voir le monde, et j’encourage toutes celles et tous ceux qui éprouvent des difficultés à oser demander de l’aide et à parler à des personnes de confiance. Essayez de rester positif, même si dans ces moments-là rien ne vous tire vers le haut. Au fil de mes expériences, j’ai développé une passion et une motivation intrinsèques pour les soins de santé et la santé mentale, et j’espère pouvoir les utiliser plus tard pour venir en aide aux autres.
Quels conseils donneriez-vous aux élèves de l’IB qui envisagent une carrière telle que la vôtre ?
Si vous voulez faire des études scientifiques, de la recherche ou médecine, une chose est sûre : vous aurez besoin d’avoir des bases solides en sciences. Mais n’hésitez pas à vous nourrir de tout ce qui vous entoure et vous intéresse, surtout si cela n’a aucun rapport avec ce que vous voulez faire après. Le Programme du diplôme étant très équilibré, il vous permet d’explorer ce qui vous plaît, ou que vous n’auriez peut-être même jamais envisagé. Je pense qu’on ne réalise pas à quel point ces cours ouvrent le champ de nos possibles. Profitez-en ! Vous pourriez vous découvrir une nouvelle passion que vous n’auriez jamais imaginée. Et posez des questions, encore et toujours, remettez l’ordre établi en question et ne brimez jamais votre curiosité ou votre créativité !
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