Namrata Haribal a suivi le Programme du diplôme de l’IB à l’Oberoi International School, en Inde. Elle termine actuellement son diplôme universitaire à la Minerva Schools at KGI, un programme international innovant qui associe rigueur et interdisciplinarité à quatre années d’études dans le monde entier.
Qu’est-ce qui vous a décidée à préparer le Programme du diplôme ?
Avant le Programme du diplôme, je n’avais connu que le système éducatif indien. Dans mon pays, nous accédons au collège préuniversitaire après la 10e année, qui correspond aux deux années du Programme du diplôme. À leur entrée au collège préuniversitaire, les élèves doivent choisir entre trois filières : arts, commerce ou sciences. Et lorsqu’on choisit l’une de ces filières, il n’est ensuite plus possible d’étudier les matières de deux autres. C’était frustrant parce qu’en suggérant qu’une éducation unidimensionnelle me préparerait à la vie, le système montrait que l’apprentissage global n’était pas encouragé. Le Programme du diplôme a donc été pour moi un véritable soulagement ; il m’apportait tout ce que j’appréciais dans le système éducatif indien, tout en corrigeant son principal défaut. Mais ce que j’ai aimé par-dessus tout, c’est qu’il reconnaît la diversité des intérêts des élèves et leur permet de les poursuivre au niveau qui leur correspond. Cette conception m’a prouvé dès le début que l’IB se soucie vraiment de ses élèves.
Lorsque vous étiez élève de l’IB, comment avez-vous orienté vos études dans le cadre du Programme du diplôme afin qu’elles correspondent à vos centres d’intérêt ? Quels cours vous ont été les plus utiles ?
Les évaluations internes et le mémoire offraient une immense liberté éducative et créative pour explorer des curiosités intellectuelles qui dépassaient le cadre du programme d’études. Par exemple, dans le cadre de l’exploration mathématique, nous avons examiné l’application des mathématiques à un domaine concret. J’ai calculé mathématiquement l’écart entre le visage parfait et le mien. J’ai réalisé que si la plupart des gens s’éloignent du visage « classique », la déviation n’était que mineure. Pour la première fois, j’ai compris ce que voulais dire « tout le monde est beau à sa façon ». À cette époque, j’étais très angoissée par l’image de mon corps et le réconfort est venu de là où je l’attendais le moins. C’est grâce à la liberté dont je bénéficiais que j’ai pu faire ça. Bien que je n’aie jamais été la plus douée en mathématiques, j’ai intériorisé des concepts, dont certains ne figuraient même pas au programme, et j’en ai fait une initiative particulièrement importante pour moi. Chaque cours avait son importance, encore fallait-il s’impliquer pour tirer le meilleur parti des possibilités offertes.
Parlez-nous de vos études. À quel moment avez-vous su que vous souhaitiez poursuivre cette voie ?
Avant le Programme du diplôme, j’ai passé un an en France dans le cadre d’un programme d’échange avec le Rotary International. Cela a éveillé ma curiosité pour les langues et les autres cultures, et j’ai eu envie de continuer à la nourrir pendant mes études supérieures. Donc quand j’ai postulé pour des universités, j’ai cherché un programme qui me permettrait de vivre et de faire des études dans de nombreux pays. Même si j’étais en première année affaires et relations internationales à l’IE University, en Espagne, quand j’ai découvert Minerva Schools at KGI, j’ai tout de suite su que c’était là que je voulais aller.
Qui vous a le plus inspirée lorsque vous étiez élève de l’IB ? Avez-vous eu un mentor ou un enseignant qui vous a laissé une forte impression positive ?
En première année du Programme du diplôme, j’ai eu M. Best en anglais et théorie de la connaissance (TdC). Et tout comme son nom l’indique, il était vraiment le meilleur ! C’était un enseignant talentueux et passionné par son métier qui savait donner vie à la classe ; une expérience unique en son genre. Il disposait les tables en rond pour que tout le monde se voie. Cette disposition révélait toute l’importance des expressions du visage et du langage corporel ainsi que celle du discours et de la parole, améliorant ainsi significativement l’expérience de la classe. Mais ce n’est pas tout. M. Best nous laissait libres de réaménager l’espace pendant les activités en classe, ce qui amenait les élèves à participer à l’organisation de la classe. Ces gestes simples libéraient la créativité. C’est grâce à lui que j’ai commencé à apprendre pour le plaisir d’apprendre.
« Les évaluations internes et le mémoire offraient une immense liberté éducative et créative pour explorer des curiosités intellectuelles qui dépassaient le cadre du programme d’études. »
Le mémoire, la théorie de la connaissance (TdC) et le programme CAS vous ont-ils préparée pour l’université ? Vous ont-ils permis de développer des compétences qui vous sont utiles encore aujourd’hui ?
Apprendre à penser, à raisonner ou à argumenter, quelques-unes des nombreuses compétences que j’ai acquises grâce au mémoire, à la TdC et au programme CAS, va bien au-delà du milieu scolaire. Par exemple, la TdC a permis de découvrir plusieurs formes de débats, ce qui m’a aidée à clarifier ma pensée et à mieux structurer mes arguments. De même, le fait de rédiger chaque semaine des réflexions dans le cadre du programme CAS m’a permis de développer un processus de réflexion constructive sur les expériences vécues. Grâce au mémoire, j’ai appris à rédiger des travaux de recherche de qualité. J’utilise quotidiennement des compétences telles que la capacité d’analyse, d’exploration, de discuter ou de débattre, même s’il s’agit de compétences tout à fait scolaires. En somme, il me semble que le programme d’études de l’IB est conçu pour aider les élèves à acquérir des habitudes qui leur seront utiles toute leur vie.
Quels conseils donneriez-vous aux élèves de l’IB qui envisagent un cursus universitaire tel que le vôtre ?
L’essence de l’IB est de vous amener à poursuivre des centres d’intérêt spécifiques, et il en va de même pour Minerva. Si vous ne voulez pas vous noyer dans la multitude des possibilités, tâchez de déterminer et de définir vos priorités, puis choisissez vos expériences en fonction. Par exemple, quand certains décident de créer un club d’étudiants d’autres préfèrent élargir leur réseau en ville. Posez-vous la question de savoir ce que vous attendez vraiment de l’institution et des villes, car votre temps est compté et il y a beaucoup à faire. Gardez toujours à l’esprit qu’à vouloir trop en faire, on finit par s’y perdre. Et le plus important : profitez !
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